Dans un recoin du parc, à l’ombre des arbres, une artiste a réalisé des nids où se reposer, et un labyrinthe de chevaux au galop. Rencontre.

C’est un repli d’ombre du Champ des Bruyères. Sous les pins, les chênes verts et les érables, des nids de bois comme tressés par Stéphanie Buttier à l’aide de branches des lauriers palme qui ont été coupés un peu plus loin sur l’hippodrome. Elle se définit comme artiste-paysagiste, diplômée de l’école du paysage de Versailles.

“J’avais un tas de bois énorme derrière la piste, j’ai dû trier, et j’ai choisi les branches les plus tordues, pour les imbriquer les unes dans les autres”, explique-t-elle. Un travail commencé en janvier 2019 et qui se termine en septembre 2020, juste avant l’ouverture du Champ des Bruyères.

À côté de ces nids de bois, deux tunnels surmontés vers l’avant de neuf têtes de chevaux. La structure métallique reprend l’articulation du cheval au galop. Une idée inspirée de la tapisserie de Bayeux et du travail d’Étienne-Jules Marey. Au XIXe siècle, il a photographié le mouvement du cheval décomposé en plusieurs positions sur un seul cliché.

Ce sont ces mouvements décomposés, soulignés par des branches de laurier palme qui constituent la structure des tunnels. De l’osier tressé ajoute à l’effet de vitesse. L’impression est là : le visiteur avance dans un galop échappé du champ de course.