Antoine Balcerzak est étudiant en 3e année à la faculté d’économie à Rouen et vice-président en charge de la défense des droits et des réseaux associatifs au sein de l’association Corpo Pasteur.

Giving TuesdayAntoine n’a pas attendu longtemps avant de s’engager pour les autres. Dès l’âge de 12 ans, on le retrouve inscrit dans un cursus de jeune sapeur-pompier. “Je suivais le chemin tracé par mes frères aînés. Un métier qui m’intéressait beaucoup au début. ” Pas une simple lubie en tout cas. “J’ai le souvenir de ma mère qui m’a toujours appris à tendre la main aux gens et à toujours être bienveillant. Ce sentiment, ce besoin, se sont éveillé dès que j’ai pu concrètement agir pour les autres.” Assidu, consciencieux, Antoine poursuit son apprentissage jusqu’à passer son brevet à 18 ans. Le voilà, pompier volontaire alors même qu’il vient d’entamer ses études à Rouen. “Je réservais du temps le week-end et durant les vacances scolaires pour assurer mes gardes. Enfin, mon apprentissage se concrétisait. C’était une vraie joie de partir en intervention.” Un premier contact aussi avec des difficultés qu’on épargne souvent aux plus jeunes. “J’ai découvert une grande précarité chez certaines personnes. Un vrai besoin d’être accompagnés. Plus encore que le reste, c’est surtout l’isolement très fort, l’absence de lien social qui les fragilisaient. Cette expérience a contribué à éveiller ma conscience au contact des plus démunis.”

Répondre aux besoins des étudiants

Poussé par un surcroît de motivation, Antoine Balcerak intègre dès sa première année à l’Université de Rouen, la Corpo Pasteur qui intervient auprès des étudiants de Droit, Economie et Administration économique et sociale (AES). Il s’investit sans relâche, animé par la seule volonté d’être utile. Alors quand il s’agit de distribuer de l’aide alimentaire aux étudiants les plus précaires, il répond forcément présent. Depuis le début du deuxième confinement, la Fédération des étudiants rouennais (Feder) a recueilli 350 demandes. “ En amont il y a de la collecte, parfois aussi de l’achat par la Feder. Et puis, nous distribuons à celles et ceux qui en ont besoin à la mairie annexe de Saint-Sever et sur le campus de Mont-Saint-Aignan", explique Antoine. “ Les problématiques sont multiples. En premier lieu, il faut déjà que l’étudiant franchisse le pas de remplir le formulaire et demande de l’aide. Et puis il y a l’isolement qui dure à cause des confinements successifs et les difficultés psychologique associées. Les besoins sont énormes et les psychologues sont débordés. Avec la Feder et avec la Corpo Pasteur, nous assumons ce rôle d’accompagnement. Nous essayons de répondre aux questions des étudiants qui se demandent également comment vont se dérouler les examens.”

Génération solidaire

AntoineLes besoins sont grands mais fort heureusement, les bonnes volontés ne manquent pas chez les jeunes. Malgré la difficulté à trouver un petit boulot, à financer les études, à juste profiter un peu de la vie, ils sont là. “En début d’année, nous avons présenté notre association pour informer les étudiants et éventuellement pour recruter. Et nous avons eu beaucoup de propositions. Oui, il y a un vrai élan de solidarité qui se crée et les jeunes se serrent les coudes dans cette période très difficile. Certains bénéficiaires de l’aide alimentaire ont même décidé à leur tour de participer à la distribution”, insiste Antoine.

Autant de signes encourageants pour l’avenir et qui en disent long sur la générosité d’une génération qu’on dépeint parfois trop rapidement comme individualiste et déconnectée des réalités. De son côté, Antoine souhaiterait trouver un métier qui allie ses compétences professionnelles avec son besoin d’aider les autres. Pas seulement un vœu pieux mais une nécessité qui contribue à son équilibre. “Dans tous les cas, je me libèrerai toujours du temps pour poursuivre une action bénévole au sein d’une association”, précise-t-il. L’engagement fait partie de moi. Ça m’a toujours accompagné. Et ça demeure une satisfaction pour moi de me sentir utile.”