Sarah Valin donne son sang chaque année depuis l’âge de 18 ans. Elle fait également partie des "veilleurs de vie", cette communauté de donneurs de moelle osseuse.

Giving tuesday"Je donne mon sang depuis l’âge de 18 ans. La première fois, c’était au lycée. Depuis, je continue à le faire trois fois par an, lors des collectes mobiles. Ça ne prend qu’une heure, mais le jour où on en a besoin, ça change tout", précise la jeune femme. Lorsqu’elle commence à travailler, elle emmène souvent quelques collègues avec elle. "J’essaye de mobiliser les personnes autour de moi. J’aime beaucoup ce slogan Partager votre pouvoir, donnez votre sang. Un geste simple et solidaire qui permet de sauver des vies".

"À 23 ans, je me suis inscrite sur le registre de don de moelle osseuse", se souvient-elle. C’est un évènement dramatique qui l’a décidée à sauter le pas. "J’ai accompagné un ami, atteint d’un cancer. Je l’ai suivi dans son traitement. Puis il est mort dans mes bras à 25 ans". Une réelle et brutale prise de conscience de la fragilité de la vie. "Les volontaires de dons de moelle osseuse sont appelés les veilleurs de vie". Un joli surnom qui met en avant les valeurs de solidarité. Être donneur de moelle osseuse, c’est accepter d’attendre qu’un jour un malade, quelque part, ait besoin de ce don. C’est donner une chance supplémentaire à un patient de guérir de maladies graves du sang. Plus il y a de volontaires, plus il y a de possibilités de trouver un donneur compatible. "À ce jour, je n’ai pas été contacté. Mon père, va prochainement faire don de moelle osseuse à son frère, atteint de leucémie. Je suis très fière de lui."

Sarah a toujours eu cette sensibilité du soin de l’autre. "Très jeune, mon père, sauveteur secouriste, m’a appris les gestes de premiers secours. C’est également ce que je transmets à mon fils de sept ans. Il sait appeler les pompiers, donner notre adresse ou me mettre en position latérale de sécurité, en cas de malaise". Pour Sarah, prendre soin des autres, donne du sens à tout ce qu’elle fait dans la vie. La jeune femme possède également une carte de donneur de dons d’organes, en cas de décès. Même si cette carte n’est pas nécessaire car la loi prévoit que nous sommes tous présumés donneurs d’organes et de tissus. Au moment du décès, l’équipe médicale consulte le registre national des refus pour savoir si le défunt y est inscrit " Il faut en parler en famille, même si c’est un sujet délicat. Cela aidera vos proches à prendre la bonne décision. L’entourage doit être préparé psychologiquement à ce don d’organes".

Don du sang"Mon métier n’est pas éloigné de mes valeurs. Je suis chargée de diffusion à l’Opéra de Rouen depuis dix ans. Je m’occupe des tournées de l’Orchestre. Environ 50 à 70 concerts chaque année sont organisés hors les murs. J’amène de la musique notamment là où il n’y en a pas, dans des petites communes. L’idée est de rompre l’isolement des personnes, leur apporter de la culture, du spectacle. C’est souvent très attendu car le seul rendez-vous culturel". Toujours très impliquée dans tout ce qu’elle entreprend, Sarah fait partie du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’Opéra, qui contribue à la protection et la sécurité des salariés. « Il faut faire de la prévention, c’est très important".

Sarah a toujours eu la fibre artistique. "Même quand j’étais petite, j’aimais faire des petits spectacles lors des réunions de famille. Au lycée puis à l’université, j’ai pris des cours de théâtre. Je savais que je voulais travailler dans le milieu du spectacle mais je ne savais pas quel métier. Sur scène, c’est l’endroit où on prend le moins de décisions et je n’aimais pas subir". Elle abandonne assez vite l’idée de devenir artiste et expérimente alors la technique. "Il y a quinze ans, c’était difficile pour une femme d’être acceptée, dans ce milieu masculin. Lorsque je descendais du camion pour tout installer, les techniciens me regardaient de travers. J’étais jeune et une fille, un double handicap ! Heureusement, aujourd’hui, les mentalités ont quand même changé". Sarah avoue être épanouie dans son travail. "Je maîtrise l’outil, je connais les rouages et je suis assez réactive sur les problèmes techniques. Je ne m’ennuie pas, les rebondissements rythment mon travail. Cela demande une certaine polyvalence. Il y a quelques mois, je suis arrivée dans un village avec l’Orchestre de l’Opéra de Rouen. Le concert devait avoir lieu dans l’église. Un gros orage est survenu et des gouttes d’eau traversaient le toit du bâtiment et tombaient sur les instruments. Dans cette situation, il faut savoir rebondir et trouver rapidement une solution ! 45 minutes avant le début du concert, on se retrousse les manches et on aide les techniciens à tout déménager dans la salle des fêtes qui leur servaient de loges. Même en petite robe et talons, il faut donner un coup de main" ajoute-t-elle avec le sourire.