AlcoolLa gendarmerie analyse les causes de tous les accidents corporels. Le comportement des usagers est à l’origine de l’immense majorité des accidents enregistrés.

En 2017, l’alcool au volant est présent dans :

- un accident corporel sur 5 (19,70%)

- un accident mortel sur 10 (10,7%).

Durant l’année 2017, la gendarmerie de la Seine-Maritime a effectué 212 532 dépistages de l’alcoolémie. 2 542 d’entre eux ont été positifs.

Au delà de la répression, l’objectif de cette publication est de faire de la pédagogie et de la prévention.

Voilà donc les questions que vous vous posez peut-être sur le sujet, les réponses à ces questions, et enfin, nos conseils.

Qu’est ce que l’alcoolémie : c’est le taux d’alcool présent dans le sang.

Comment l’alcoolémie se mesure-t-elle ?

  • en grammes par litre de sang (g/l) : l’analyse de sang se fait par prise de sang

  • ou en milligrammes par litres d’air expiré (mg/l) : la mesure se fait par alcootest, éthylotest, éthylomètre.

Que sont les dispositifs permettant de mesurer l’alcoolémie ?

  • alcootest (ou éthylotest chimique)  : couramment appelé « ballon » Il s’agit d’un dispositif chimique. Un tube, placé à l’extrémité d’une poche que la personne contrôlé remplit réagit à la présence d’alcool et permet d’indiquer si la personne est « positive » ou pas. En cas de résultat positif, une mesure plus précise est nécessaire (éthylomètre ou prise de sang)

alcootest

 

  • éthylotest : Il s’agit d’un dispositif électronique dans lequel on souffle et qui indique si l’on est ou non positif. Certains modèles donnent le taux (en mg/l d’air expiré). En cas de résultat positif, une mesure plus précise est nécessaire (éthylomètre ou prise de sang)

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  • éthylomètre : Il s’agit d’un dispositif électronique précis qui donne le taux d’alcoolémie qui sera relevé dans la procédure en cas de résultat positif. Le résultat qui s’affiche est en mg/l d’air expiré.

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  • prise de sang : elle est utilisée pour les personnes dans l’incapacité physique de souffler dans les dispositifs décrits plus haut : personnes décédées, grièvement blessées, affligées d’une maladie ou d’un handicap ne leur permettant pas de « souffler »

Pourquoi, lorsque l’on est positif, faut-il « souffler » une deuxième fois ? Pour déterminer si la personne contrôlée est en phase « ascendante », c’est à dire en phase d’alcoolisation (l’alcool n’a pas encore produit tous ses effets) ou en phase « descendante », c’est à dire en phase de désalcoolisation (l’alcool est en cours d’élimination)

Qui dépiste-t-on ?

  • les conducteurs

  • sur la voie publique, les personnes en état d’ivresse publique et manifeste

  • les auteurs de certaines infractions (exemple violences sur conjoints) dans le cadre de certaines enquêtes judiciaires

Quels sont les effets de l’alcool ?effetsalcool-504e2

Nous n’insisterons pas là dessus mais c’est évident et normalement bien connu (au moins à jeun !). On peut citer pêle-mêle : agressivité, somnolence, désinhibition pouvant conduire à une prise de risque inconsidérée sur la route (vitesse excessive, ceinture de sécurité non attachée, dépassements dangereux, franchissements de stops et feux rouges, temps de réaction amoindri, vision altérée voire trouble, mauvaise appréciation des distances,…). Tous effets parfaitement incompatibles avec la conduite d’un véhicule.

Peut-on refuser de se soumettre au dépistage d’alcoolémie ? On peut toujours… Mais il faut en mesurer les conséquences (voir dans les sanctions). Il ne vaut donc mieux pas tout oser.

Quels sont les taux « autorisés » pour les conducteurs ?

  • Cas général : Le taux d’alcool limite autorisé est de 0,5 g d’alcool par litre de sang soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Mais attention, les sanctions vont crescendo en fonction du taux.

  • Permis probatoire : Désormais, le taux d’alcool autorisé est 0,2 g/l (soit 0,1 mg d’alcool par litre d’air expiré) pour tous les permis probatoires. La réglementation s’applique à tous les jeunes conducteurs pendant :

    • 3 ans après l’obtention du permis, la perte de 12 points ou l’annulation de son permis

    • 2 ans si le permis a été obtenu dans le cadre de la conduite accompagnée.

Alors, combien de verres, pour pouvoir conduire ?

Quelle que soit la boisson alcoolisée, un « verre » représente à peu près la même quantité d’alcool.
25 cl de bière à 5°, 12,5 cl de vin de 10° à 12°, 3 cl d’alcool distillé à 40° (whisky, anisette, gin) contiennent environ 10 g d’alcool pur. Évidemment si vous prenez votre whisky dans un verre à bière, ces calculs sont faussés…..

alcool 1Chaque verre consommé fait monter le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g en moyenne. Ce taux peut augmenter en fonction de l’état de santé, le degré de fatigue, ou de stress, le tabagisme ou simplement les caractéristiques physiques de la personne : pour les plus minces, les femmes ou les personnes âgées, chaque verre peut représenter un taux d’alcoolémie de 0,30 g.

A titre indicatif

vinhomme

Pour les hommes

vinfemme

Pour les femmes

 

Au bout de combien de temps, puis-je reconduire quand j’ai trop bu ?

C’est au niveau du foie que l’alcool est éliminé, par un système enzymatique appelé « alcool déshydrogénase ». Le foie n’élimine l’alcool que lorsque l’individu n’en consomme plus. Il peut alors commencer le rejet de l’alcool. La vitesse d’élimination reste constante, c’est-à-dire que l’on ne peut l’augmenter ou la diminuer. Elle est de plus très lente : le taux moyen d’élimination de l’alcool dans l’organisme est de 0.15 gramme par litre de sang par heure (0.15g/L/heure) pour une personne en bonne santé. Ce taux varie en fonction des individus (âge, sexe, poids,…), il peut varier entre 0.10g/L/heure et 0.25g/L/heure.

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Il faut donc entre 3 et 5 heures pour éliminer deux verres d’alcool pris dans un bar. Après avoir consommé plusieurs verres, un conducteur devra donc attendre plusieurs heures avant de reprendre le volant. Ainsi, pour un taux de 1,5g/l, correspondant à 6 verres consommés dans un bar, une personne, se couchant à 3 h du matin, ne pourra reconduire son véhicule au mieux que 10 heures après, soit à 13 heures.

L’élimination complète des 1,5g/l d’alcool n’interviendra qu’à 18 heures.

Le mieux est donc de disposer d’un alcootest ou d’un éthylotest et de savoir si l’on est plutôt en phase d’alcoolisation ou pas.

Quelles sont les sanctions prévues ?

Il faut bien en parler mais au-delà des sanctions, il faut penser aux risques. Risques que l’on fait courir à soi-même et aux autres (qu’ils soient passagers ou simplement les autres usagers que l’on croise sur la route). Et ces risques, c’est la mort ou des handicaps et blessures plus ou moins lourds et plus ou moins définitifs !

Voilà donc les sanctions (du plus « soft » au plus « hard »). C’est un peu long….

sanctions alcool

Vous avez eu le courage de lire jusqu’au bout ?

Alors maintenant, nos conseils. Mais ils sont simples :

- Faites attention à vous et à ceux que vous aimez : retenez les s’ils ont bu. Empêchez les de reprendre le volant. 10 Conseils ici si vous cliquez

- Refusez de monter à bord d’un véhicule dont le conducteur a trop bu

- Anticipez : Faites la fête mais prévoyez la suite : dormir sur place, choisir un capitaine de soirée, se désigner soi-même comme conducteur sobre (et ne rien boire…), confisquer les clés de ceux qui ont trop bu, …

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Et, pour finir, soyez certains que nous serons sur les bords des routes avec nos éthylotests et nos éthylomètres :

« Attention, ça va souffler »

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Nous montons des services systématiques aux abords des grands rassemblements. Faites le savoir. Nous nous chargeons de prévenir les organisateurs.VOILÀ, VOUS ÊTES AVERTIS…

Merci de tout faire pour que nous rentrions bredouilles de nos contrôles. Nous ne cherchons pas à faire du chiffre. Moins nous prenons de conducteurs en alcoolémie, mieux cela vaut pour tout le monde.