Le triathlète normand dispute la course de sa vie ce soir aux Jeux Paralympiques de Tokyo.

Ce vendredi soir, à partir de 23h30 heure française, Alexis Hanquinquant, 35 ans, a rendez-vous avec son rêve olympique. Le Normand participe au paratriathlon des Jeux Paralympiques de Tokyo. Numéro 1 mondial, triple champion du monde, triple champion d’Europe, il est l’homme à battre. Cette pancarte de favori ne paralysera pas ce champion aux nerfs d’acier qui s’entraîne à la piscine de l’Île Lacroix, sur les quais de Seine et sur les routes autour de Rouen. Il sait qu’il faudra souffrir pendant environ une heure (750 m de natation, 20 km de vélo, 5 km de course à pied) pour être sacré.

La souffrance, il connaît. En 2010, sa jambe droite est broyée lors d’un accident du travail. Après de multiples opérations et une longue hospitalisation, le membre est sauvé. Mais le jeune homme souffre tant qu’il demande l’amputation en 2013. Une décision radicale qui va changer sa vie. Car Alexis Hanquinquant est un homme hors du commun. Vous lui prêtez votre vélo, dix minutes après il passe devant vous sur la roue arrière en vous saluant de la main. Vous lui prêtez une raquette de tennis et il vous bat ! Donnez-lui un ballon, une crosse, un club de golf ou une boule de bowling, ça sera pareil. Le genre de gars qui énerve ! Plus jeune, il était doué pour le basket, et a remporté le titre de champion de France de full contact en -86 kg. Amputé, il fait le deuil de ce sport, entreprend de se reconstruire et découvre le triathlon. Une révélation. Il accède rapidement à l’élite et devient invincible. Il réussit aussi sa vie d’homme, de père de famille, reste ouvert et disponible. Avec une fraîcheur et un recul étonnants. « Si un magicien me proposait de retrouver ma jambe parfaitement fonctionnelle, je refuserais. Cet accident et cette épreuve ont fait de moi l’homme que je suis. C’est mon histoire. » Une déclaration forte énoncée non comme une confidence, mais comme une évidence.

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